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Ne plus me déranger avec ça
ackboo le 29 août 2024
Leur mission, mon combat

Matrix Games, éditeur phare dans le petit milieu du wargame hardcore (il publie notamment Command : Modern Operations, Gary Grigsby's World at War et autres jeux bien compliqués), vient de racheter Battlefront, le développeur de la franchise Combat Mission. Vous me direz : « On s'en bat les rouleaux. » D'accord, mais écoutez-moi. Les Combat Mission, je le dis haut et fort, sont les meilleurs, les plus riches, réalistes et profonds wargames tactiques du marché. Ce sont aussi les jeux les plus mal programmés de toute l'histoire du PC, avec un moteur 3D dégueulasse et une interface misérable. Alors j'ai une vision. Que Matrix Games sorte son chéquier et ordonne à Battlefront de passer sous Unity (ou Godot, ou n'importe quoi d'autre), pour mettre enfin leur prochain Combat Mission aux standards du XXIᵉ siècle. Si on y pense très fort tous ensemble, il y a une chance que cela se produise. A.

Kocobé le 19 septembre 2024
Bagarre au marché aux puces

On n’a pas fini de remonter sur la chaise de laquelle on est tombé après avoir pris connaissance du tarif de la PS5 Pro – pour rappel, 800 balles. Aïe ! Je suis retombé — que voilà qu’on parle déjà de la PS6, carrément ! Reuters a appris que les négociations sur le SoC (« System on a Chip », le cœur battant de la machine) se sont soldées par une victoire d’AMD qui équipait déjà les PS5 et la prochaine PS5 Pro (pas d’inquiétude, je me suis mis debout pour finir cette brève). Sony aura donc préféré favoriser la rétrocompatibilité de son futur système, plus simple à assurer quand on ne change pas de fournisseur. Reuters nous apprend aussi qu’Intel a parlementé jusqu’en 2022 sans s’entendre avec Sony à cause d’un pourcentage demandé sur chaque vente trop important. De tous les acteurs en présence, seul Intel a réagi en disant en substance « Euh, même pas vrai, d’abord » avant de bouder. K.

Kocobé le 18 septembre 2024
On voit le rapport

Le Bureau Européen des Unions de Consommateurs me donne le sourire pour deux raisons. La première, c’est que son acronyme donne BEUC, ce qui est quand même fondamentalement rigolo. Quant à la seconde, c’est que cette fédération d’associations de consommateurs en Europe a mis sur la table le 12 septembre un joli rapport intitulé « Game Over ». Ce dernier épingle entre autres choses les pratiques prédatrices de jeux populaires comme Fortnite, EA Sports FC 24, Minecraft ou Clash of Clans qui « violeraient les lois de protection du consommateur de l’UE », notamment avec l’utilisation de monnaies virtuelles qui masqueraient le vrai coût des articles mis en vente. Le BEUC en appelle maintenant à la Commission européenne pour qu’elle agisse concrètement, ainsi qu’à son bras armé en la matière, le Consumer Protection Cooperation Network, ou en plus court, ça ne s’invente pas, le CPC Network. K.

Kocobé le 17 septembre 2024
Saber rate le Metro

On connaît l’amour paternel qu’éprouve le groupe hypertrophié suédois Embracer pour ses studios, c’est pourquoi il est toujours difficile pour lui de se séparer de ses ouailles. Mais parfois, la vie (ou un deal raté avec un possible expert en dissolvant à journaliste) force le conglomérat à leur dire au revoir. C’est ainsi que Saber Interactive, qui vient de signer le sympathique Space Marine 2, a été cédé à un de ses fondateurs pour 247 millions de dollars en mars dernier. Mais avant de se séparer sur le quai de la gare, Embracer a supplié à genoux et est finalement parvenu à retirer de l’accord deux des filiales de Saber, à savoir 4A Games (Metro) et Zen Studios (Pinball FX). Les deux studios vont ainsi pouvoir continuer à vivre tranquillement sous la coupe de ce groupe tendre et rassurant qui a réduit ses effectifs de plus de 7700 têtes de pipe entre 2023 et 2024. K.

Kocobé le 16 septembre 2024
La facture n'est pas passée, elle ne passera jamais

Pour apprendre que les gens n’aiment pas se faire cracher au visage sans un consentement préalable, on peut demander l’avis des uns et des autres sur la question, ou encore lire des livres sur les effets psychologiques induits par le contact de la salive projetée à grande vitesse sur un front. L’année dernière, Unity choisit l’approche empirique en changeant unilatéralement les règles du jeu tarifaire en facturant chaque installation des titres développés sur son moteur pour voir ce que ça faisait. Le résultat est sans appel : Unity se met à dos tous ses clients dont un certain nombre file chez la concurrence. « Hmm, ces résultats sont intéressants », s’exclame alors Unity, tout en licenciant 1800 personnes ainsi que son PDG. Après avoir réfléchi très fort, son remplaçant annonce aujourd’hui qu’il enterre cette nouvelle tarification. Il y a des leçons plus onéreuses que d’autres. K.

Kocobé le 16 septembre 2024
Oiseaux de malheur

Je vais vous raconter une histoire triste typique du capitalisme (j’aurais pu simplement écrire « une histoire typique du capitalisme », mais passons). En 2014, l’Indonésien Dong Nguyen retournait la tête du monde entier avec Flappy Bird, un des plus grands phénomènes de l’histoire du jeu mobile. À la surprise générale, déclarant des scrupules à avoir créé des comportements d’addiction, il décide de le retirer des plateformes sans autre forme de procès. Dix ans plus tard, Flappy Bird annonce de manière suspecte son grand retour. Quelques utilisateurs notent la présence d’un vilain champ lexical web 3 et crypto. Il est aussi révélé que Nguyen a laissé expirer la marque et qu'elle était donc considérée comme abandonnée. Récupérée gratuitement, elle est finalement revendue à des crypto zinzins qui l’ont allègrement transformée en vulgaire arnaque. C’est cuit cuit. K.

Perco le 13 septembre 2024
Annapurna, mon amour

Quand Jason Schreier, de Bloomberg, sort un scoop (tous les trois jours), c’est rarement pour annoncer une bonne nouvelle. Le dernier en date ne fait pas exception à la règle, puisqu’on apprend que tous les employés d’Annapurna Interactive ont démissionné, quelques jours après ses dirigeants. Le retour d’Hector Sanchez (membre de l’équipe fondatrice) à la tête d’une division jeux visant – aussi – des titres AAA en plus des titres indépendants, n’aura donc pas convaincu. La filiale était en réalité en pourparler avec la big boss d’Annapurna, Megan Ellison, pour faire scission et devenir une entité indépendante, sans succès. C’est un petit séisme pour les studios indés partenaires, mais si toute cette équipe annonçait, un de ces quatre, la création d’une nouvelle boîte nommée « Annapourni Games » ou « Onipourna Games », on ne tomberait pas de nos chaises. P.

The Crew 2
Perco le 12 septembre 2024
Ne me mens pas, je t’ai Crew

À l’heure où j’écris ces lignes, une des plus belles affaires de l’année est disponible sur Steam. Mais à l’heure où vous lisez ces lignes, si vous êtes resté un fidèle du papier, vous l’avez probablement déjà dans l’os. Jusqu’au 23 septembre, The Crew 2 est à… 1 euro. Cet euro est là, dans votre poche, il ne sert à rien et va probablement disparaître dans un kebab gras dégueulasse. 98 % de réduction, c’est bien beau, mais si c’est pour se retrouver avec un jeu de course sympa –  et qui s’est bien bonifié avec le temps – qui finira par fermer ses serveurs et devenir injouable (exactement comme son prédécesseur depuis le 1er avril), non merci ! Sauf que son éditeur vient de promettre de le garder en vie longtemps et, surtout, de sortir un patch offline pour ne pas rééditer son erreur. Il suffit donc de lui faire confiance. Cet éditeur, qui comprend les joueurs, c’est Ubiso… ah, bordel, je savais bien qu’il y avait un piège. P.

Perco le 11 septembre 2024
Délicatesse d’initié

On pense les pontes déconnectés des réalités des employés, et, en fait pas du tout. Regardez Chris Deering, ancien président de Sony Europe, qui affirme au micro du podcast de Simon Parkin que les vagues de licenciements ne lui semblent pas guidées par l’appât du gain et que virer des gens « est probablement très douloureux pour les managers » (émoticône chaton qui pleure). Que les mis-à-la-porte se rassurent, il ne pense pas qu’être développeur « soit synonyme de pauvreté ou de frein à vie. C’est toujours là où il y a de l’action, c’est juste comme durant la pandémie ». Que faire alors ? « Prendre quelques jours… trouver comment vous en sortir, conduire un Uber ou autre, trouver un endroit bon marché où vivre et aller à la plage pendant un an. Mais sans perdre le fil de l’actu, car une fois que vous aurez quitté le train, ce sera beaucoup plus difficile. » Blague à part, il y explique surtout que les studios sont coutumiers de ces cycles depuis longtemps, doivent surtout arrêter d’embaucher au pif, et financer chaque jeu avec le précédent. Il va falloir travailler le tact papy Chris, le tact. P.

Risk of Rain 2
Perco le 10 septembre 2024
La poule Hopoo

Le studio Hopoo Games (Risk of Rain & Risk of Rain 2, avant de revendre la licence à Gearbox) n’est plus, et leur prochain projet Snail disparaît avec lui. Encore des employés qui vont voir leurs revenus s’écroul… comment ça multipliés par 10 ? Eh oui, car il ne s’agit pas d’une fermeture pour défaut de paiement, mais de ce qu’on appelle dans le milieu une « Campo Santo ». Comme le studio américain avant lui, une partie de l’équipe d’Hopoo est avalée par Valve pour travailler en interne sur… Eh bien aucune idée, peut-être bien sur rien d’ailleurs, qui sait chez Valve ? Bon, je suis mauvaise langue, car Campo Santo a mis à jour la date de sortie de In The Valley of Gods sur Steam : décembre 2029 (authentique). P.

Perco le 10 septembre 2024
Le baiser de la mort

Enfin ! Enfin l’industrie va cesser de croire aux sirènes de l’IA, comme elle a (un peu) cessé de croire aux cryptomonnaies, à la blockchain et aux NFT de singes. Pour réussir ce miracle, il aura fallu un homme, un seul, un héros qui se lève dans l’ombre : Peter Molyneux. Son prochain jeu, Fabl… euh, Masters of Albion, annoncé à la soirée d’ouverture de la Gamescom, où il a mentionné en boucle Black & White, Dungeon Keeper et Fable – mais, étrangement, pas Curiosity, Godus, ni Legacy 5 –, est un god game (ceux avec une main qui attrape les personnages par le col) et sortira sur PC. Conséquence ? Peter a une actu, quelque chose à vendre et il parle. Sa dernière sortie, sur le site Eurogamer qui demande à divers développeurs où sera le jeu dans 25 ans, prophétise deux choses : Hollywood va être de plus en plus intéressé par le jeu vidéo et l’IA va tout révolutionner, permettant même à tout un chacun de créer un jeu entier avec un simple prompt. La boussole inversée Molyneux a donc donné le nord, j’espère que tout le monde sait désormais où aller. P.

Perco le 9 septembre 2024
Prendre un enfant par la main (invisible)

Lors de la Roblox Developers Conference des 6 et 7 septembre derniers, tout un tas d’adultes se sont réunis pour réfléchir ensemble aux meilleurs moyens de soutirer de l’argent aux enfants. Cette noble cause, pour être efficace, doit se fixer des objectifs clairs. Voilà qui tombe bien, car, dès le discours d’ouverture, le PDG et cofondateur David Baszucki a fixé un cap, modeste et raisonnable : passer de 80 millions de joueurs quotidiens à… un milliard (!), et glaner au passage 10 % des revenus mondiaux liés au jeu vidéo. Au milieu d’annonces de nouveautés à venir, comme des outils de chat ou de partage de musique, David Baszucki a tout de même voulu rassurer les parents inquiets. Enfin, au moins ceux qui s’inquiétaient que leur progéniture ne puisse pas dépenser tout son argent de poche : dès 2025, il sera possible de vendre des marchandises à partir des jeux, et les prix pourront être en vrais brouzoufs (avec une dîme de 30 à 50 % pour Roblox). P.