Chronicles of il m'dit rien
C'est dingue comme certains événements peuvent survenir pile au moment où l'on s'y attendait tous. En effet, Chronicles of Elyria, longtemps décrit comme « Star Citizen au Moyen Âge et sans le talent surnaturel de Chris Roberts pour amasser du pognon » vient de faire boum. Oui, « boum » comme un titre boursouflé de promesses qui vient de s'emplafonner à 180 sur le mur de la réalité. Officiellement, Chronicles of Elyria est donc annulé, si bien que joueurs et joueuses se tournent désormais vers le procureur général de Washington pour se faire rembourser de ce qui est d'ores et déjà publiquement décrit comme une « escroquerie de financement participatif ». Et tel l'imbécile qui dit une monstruosité avant de se rattraper avec son célèbre « mais non, c'était pour plaisanter ! », Jeromy WalshNote : 1 vient de publier un nouveau communiqué dans lequel il explique que le développement de Chronicles of Elyria n'est pas « définitivement arrêté » et pourrait se relancer si un généreux investisseur pointe le bout de son nez. Ah ben oui mais si les mots n'ont plus le sens que tout le monde leur donne, aussi...
Note 1 : Le patron et désormais unique employé de Soulbound Studios.
Royal Canin
ARRÊTEZ TOUT, plein d'articles sur Sleeping Dogs (à savoir l'un des meilleurs GTA-like de tous les temps, dont je pleure encore l'absence de suite) se sont mis à fleurir sur mon fil d'actualités, c'est le plus beau jour de ma vie. OK, on me souffle dans l'oreillette que c'est juste dans le cadre d'une potentielle adaptation au cinéma, vous pouvez ramasser les cotillons. L'acteur Simu Liu (je suis trop snob pour me fader tous les films Marvel, mais sachez qu'il joue Shang-Chi) est pressenti pour le rôle principal, selon IGN, et le film serait en cours de développement, après un premier projet (avec Donnie Yen) avorté en 2017. Je ne sais pas si c'est vraiment nécessaire dans un monde où Infernal Affairs et l'intégralité de la filmographie de John Woo existent, mais si ça permet de faire revivre l'une des licences les plus prometteuses de ce millénaire, je suis prête à aller le voir cinquante fois même s'il a 2 % sur Rotten. ER.
La vie après GTA
Depuis son départ de Rockstar en 2018, Dan Houser est plutôt avare en nouvelles. Pour le moment, on sait juste qu'il a fondé un nouveau studio nommé Absurd Ventures en 2023, qu'il avait annoncé par un trailer cryptique avec un tas d'images dépourvues de contexte (des cochons en train de manger, un astronaute en plein entraînement, des steaks qui cuisent sur un barbecue, entre autres). On sait aussi que son prochain jeu devrait se dérouler dans un univers appelé « l'Absurdaverse », et qu'il a désormais un premier artwork : on y voit une dizaine de personnages hétéroclites, comme un type avec un chapeau haut de forme, une skateuse, un viking et des cadres en costard. Toujours aucune autre info, si ce n'est qu'il s'agira d'un jeu d'aventure « porté sur l'histoire, avec de l'action et de la comédie ». Je sais, ça vous fait une belle jambe. ER.
« Gnagnagna Ellen, tu ne parles que de jeux d'horreur et d'expériences narratives obscures en pixel art développées par des Hongrois », j'ai entendu vos plaintes, alors aujourd'hui je vais faire un effort : Straftat, le meilleur shooter de 2024 selon Sébum (mais certainement pas le plus beau jeu de l'année à en croire les captures qui ponctuaient son test), vient d'être doté d'une gargantuesque mise à jour gratuite avec 30 cartes et neuf nouvelles armes. ER.
Agiles de La Tourette
Electronic Arts est en péril. Enfin, le péril des riches, celui ou l’on annonce gagner de l’argent, mais moins que prévu. Ne rigolez pas, pour eux, c’est l’équivalent d’un déclassement social, de la honte, du mépris des autres dans les garden party. Mais la théorie du ruissellement inversé marche ! Alors ils font ruisseler les emmerdes sur Bioware. Après le départ mi-janvier, après 18 ans de boîte, de la directrice de Dragon Age : The Veilguard (1,5 million de ventes sur les trois millions espérés, ce qui est bien, mais pas ouf), c’est tout le studio qui est licenci… ah pardon « réinventé », pour être « plus agile, plus focus » (sic). Les employés sont éparpillés façon puzzle sur d’autres projets d’EA, et seule une toute petite poignée reste pour s’occuper du prochain Mass Effect. Aucun licenciement ? C’est marrant ça, car des salariés historiques de Bioware cherchent du travail et annoncent avoir été virés. Des gens pas agiles, sans doute. P.
Le Forum des images, à Paris, organise le 20 février un événement en partenariat avec Canard PC intitulé « Game Night : elles sont (aussi) là pour rester ! » : vous y croiserez notamment Emi Lefevre (directrice créative de Caravan SandWitch), Lenophie (game designer de Paquerette Down the Bunburrows) et Marie Marquet (directrice créative de Tinykin) au cours d'une discussion animée par notre chère Yamukass. La billetterie vient d'ouvrir sur leur site, venez nombreux ! ER.
« Quand vraiment on a une confiance, on devient confiant. »
Les débuts sont difficiles pour les nouveaux studios. Prenez Force Multiplier Studios, par exemple, ils ont beau écrire partout sur leur site web qu’ils sont « axés sur la narration » et visent la création de « franchises à succès pour le marché mondial » avec « une équipe de rêve » d’anciens d’Activision Blizzard, Sony et Respawn… bon, ben à part un mode de jeu fait avec l’Unreal Editor pour Fortnite (UENF), leur escarcelle est vide, nada, walou. Mais tout pourrait changer, grâce à une acquisition phénoménale. Le studio vient en effet de dévoiler détenir les droits d’adaptation sur l’un des plus grand film de tous les temps, et préparer le jeu vidéo associé pour 2025. Ce classique intemporel, qui relègue 2001, l'Odyssée de l'espace ou Citizen Kane au rang de téléfilms, et a fait dire humblement à Ingmar Bergman « Je croyais savoir bien faire un film, je me trompais » ? Kickboxer, avec Jean-Claude Van Damme. Bordel, j’ai hâte. P.
Doom: The Dark Age sortira le 15 mai et nous mettra aux commandes d’un vrai tank sur pattes. Plus lent (vous n’avez plus vos réflexes de 1993), uniquement solo (vos amis sont morts de vieillesse) et vendu 80 balles (depuis l’euro, vous êtes perdu avec les chiffres), le jeu d’id Software vise le titre de GOTY 2025 des EHPAD. P.
Déjà la rupture ?
Ackboo aimait déjà bien les Polonais de Creepy Jar, qui lui avaient fait passer de belles vacances, entre dysenterie et enfer tropical, avec leur Green Hell (un comble pour la patrie d’adoption des allergiques aux couleurs). Avec StarRupture, le studio tente de l’embrasser directement sur la bouche : un jeu de survie sur une planète pénitentiaire, qui regroupe ses trois passions, la construction de base, l’industrialisation à la Satisfactory et les douches collectives. Le tout avec des cataclysmes réguliers, du froid extrême aux vagues de chaleur, en passant par des concerts de Bernard Menez. Et là, au milieu du rendez-vous, le faux pas bête : il y a aussi un aspect FPS contre des vagues d’aliens locaux et le jeu peut se jouer en coop’ jusqu’à quatre. Red flag ou l’amour est-il plus fort que tout ? Réponse pendant l’accès anticipé, cet automne. P.
Au Japon, Ubisoft sortira une version d’Assassin’s Creed Shadows sans décapitation ou démembrement des ennemis. Leur organisme équivalent du PEGI a été choqué, puis est retourné mettre des « 8 ans ou plus » à des jeux avec des écolières et des tentacules. P.
Jamais sans ma file
La sortie, début février, des RTX 5090 et 5080 de Nvidia, prouve que les fans de cartes graphiques et de Taylor Swift ont un point commun : l’amour des tentes de camping. Il semble que certains ont en effet planté les piquets devant des magasins de la chaîne américaine Micro Center plusieurs jours avant. Au point que l’enseigne s’est fendue d’une vidéo FAQ et a déconseillé la méthode en expliquant « Il fait froid et ça ne sert à rien, soyez raisonnables », tout en rappelant sournoisement qu’il n’y en aurait pas pour tout le monde. Au contraire, je trouve cela très bien. Ils s’habituent ainsi à vivre dans les conditions qui les attendent, après avoir dépensé 2000 brouzoufs pour une carte et ne pas avoir pu payer leur loyer. Ah attendez, on me signale qu’il n’y a pas que des idiots dans ces files, mais aussi des voleurs, qui se préparent à tout revendre sur eBay comme des sagouins. Au temps pour moi. P.
Le mur des réalités
Sans doute le premier effet de l’élection de Donald Trump sur le monde du jeu vidéo, Fallout : Nuevo Mexico est annulé. Pour ceux qui découvriraient l’existence de ce projet (moi), il ne s’agissait pas d’un jeu en développement chez Bethesda Guadalajara, sans doute car je viens tout juste d’inventer cette antenne du studio. On parle ici d’un très ambitieux mod, de la taille d’un vrai DLC. Cette conversion de Fallout 4 voulait délocaliser le Wasteland au Mexique, à l’image d’un Fallout : London, mais avec moins de thé et plus de téquila. La « colonie en décomposition de Chapultepec » et « les canaux submergés de Xochimilco » resteront donc un doux rêve. Malgré les milliers d’heures déjà investies, le coût humain et financier est trop lourd et le développeur principal préfère renoncer pour « donner la priorité à [s]a santé mentale et faire face à la réalité ». Ah ! Vous voyez bien que c’est lié à l’élection américaine. P.
Amour libre
Phil Spencer est woke. Voilà, vous l’aurez lu ici en premier. En permettant et en revendiquant le fait que tous les jeux first-party de la marque se lancent dans le polyamour et abandonnent le concept d’exclusivité, le big boss de Xbox s’éloigne en effet de nos belles valeurs traditionnelles et millén… euh, décennales. Je suis désolé, mais le rôle d’un bon père de famille est de s’assurer que chacune de ses filles trouve chaussure à son pied (même si le singulier dans cette expression m’a toujours semblé bizarre et très inconfortable). Imaginez Halo bientôt sur PS5, mais… et s’ils font des enfants ?! « Je dirais qu’il s’agit d’une évolution de notre identité. Mais je crois que c’est une identité dont le secteur a besoin », se défend-il. Satan, hérétique ! Et après quoi, tout le monde pourrait jouer à tout et partout ? Plus de guerre des consoles, si importante à nos yeux ? Comment Phil, tu prévois même de soutenir la Switch 2 ? Monstre. P.
Les architectes le détestent
Vous commencez peut-être à saturer côté city-builder depuis quelque temps, mais attendez, ne partez pas tout de suite. Le studio All Parts Connected vient d'annoncer All Will Fall, le premier jeu du genre « basé sur la physique ». Il va se dérouler dans un monde post-apo' où les cités se bâtissent sur l'eau et en hauteur, un peu comme des plateformes pétrolières, avec une idée originale : il faudra s'adapter à des contraintes physiques réalistes lors de la construction d'un nouvel élément, en plaçant des renforts et des structures de soutien, sous peine de tout voir s'effondrer à la première tempête. Ça a l'air étonnamment bien fait, avec un vrai beau moteur physique, forcément, et des graphismes plutôt agréables. Sortie prévue cette année. A.
Un 4X pour oublier son ex
Après avoir racheté sa liberté en 2024 auprès de son ancien proprio Sega, le studio français Amplitude (Humankind, Endless Dungeon...) annonce son premier jeu post-divorce : Endless Legend 2. Comme Endless Legend, succès critique et commercial en 2014, il s'agira d'un 4X à case hexagonale dans l'univers Endless. Il se déroulera sur une nouvelle planète, Saiadha, un « paradis océanique condamné » dont les marées transformeront en permanence le paysage. On notera qu'Endless Legend 2 sera publié par Hooded Horse, qui commence à avoir une sacrée street cred' après avoir sorti des titres comme Manor Lords, Workers & Resources : Soviet Republic, Old World et Against the Storm. A.